Droits TV Ligue 1 : Le football français vacille. Le diffuseur DAZN refuse les conditions de rupture proposées par la Ligue de Football Professionnel. En jeu : un contrat colossal de 400 millions d’euros par an et une bataille juridique explosive.

Depuis plusieurs mois, la LFP et DAZN vivent un bras de fer tendu. À l’origine de la discorde, un contrat signé en 2024 pour la diffusion de huit matches de Ligue 1 par journée jusqu’en 2029. DAZN, plateforme britannique de streaming, s’était imposée après l’échec de Mediapro. Le montant ? 400 millions d’euros annuels. Un souffle d’espoir pour les clubs, rapidement noyé dans les désillusions.
Droits TV Ligue 1 : La LFP veut rompre, DAZN s’accroche
Mardi 15 avril 2025, le collège des présidents de clubs de Ligue 1 vote. Une majorité souhaite rompre le contrat avec DAZN dès la fin de la saison. Le conseil d’administration de la LFP valide cette décision. Objectif : se libérer du partenariat et relancer les droits TV français sur d’autres bases. Problème, DAZN refuse les conditions de rupture. Pourtant, une médiation, lancée par le tribunal des activités économiques de Paris, avait été instaurée pour apaiser le conflit. DAZN avait même sollicité cette médiation. Mais au terme des discussions, la plateforme rejette la proposition du médiateur. La LFP l’avait pourtant acceptée.
Un climat de défiance mutuelle
La Ligue s’indigne. Pour elle, DAZN ne respecte pas ses engagements. Une source proche de la LFP dénonce un « monde à l’envers ». Selon cette voix, DAZN est responsable des blocages et des impayés. La plateforme avait refusé de régler l’échéance de janvier avant de céder sous la pression. Montant versé : 35 millions d’euros. Deux échéances restent impayées : 30 avril et 30 juin. Total attendu : 140 millions. Pour la LFP, plus question d’attendre. Elle exige que DAZN « exécute pleinement l’ensemble de ses obligations ».
DAZN contre-attaque en justice
De son côté, DAZN déplore l’échec de la médiation. La plateforme affirme que quatre mois de discussions n’ont pas suffi. Elle réclame à la LFP une indemnisation de 573 millions d’euros. Motif : « manquement observé » et « tromperie sur la marchandise ». DAZN accuse notamment les clubs de ne pas valoriser leur produit. Le piratage massif serait aussi un frein à son développement. La plateforme pointe du doigt un manque de coopération global. Le chiffre d’abonnés reste faible : environ 700 000, loin des prévisions initiales.
Une clause de sortie au cœur des débats
Droits TV Ligue 1 : Le contrat DAZN-LFP comporte une clause de sortie. Elle peut être activée à la fin de la saison 2025-2026 si DAZN compte moins de 1,5 million d’abonnés. Or, ce chiffre est loin d’être atteint. DAZN estime donc que la clause est activable, et que l’indemnité de rupture ne doit pas excéder les montants jusqu’en 2026. La LFP, elle, exige une indemnité couvrant la totalité des droits jusqu’en 2029 : soit 1,5 milliard d’euros. L’écart entre les deux visions est abyssal.
Vincent Labrune veut créer une chaîne
Face à ce chaos, la LFP réfléchit à une solution alternative. Son président, Vincent Labrune, propose une chaîne 100 % Ligue 1. Une voie risquée mais soutenue par plusieurs dirigeants, dont Joseph Oughourlian, président du RC Lens. Labrune plaide pour une autonomie de la Ligue. Il veut que le football français prenne son destin en main. Cette idée pourrait bouleverser le modèle économique des droits TV en France.
Les clubs de Ligue 1 dans l’incertitude
Ce bras de fer inquiète les clubs. Les plus fragiles financièrement redoutent une saison sans diffuseur clair. Les revenus liés aux droits TV sont vitaux. Une rupture sans solution immédiate pourrait précipiter certains clubs vers la crise. La Ligue est donc sous pression. Elle doit sécuriser des revenus stables dès l’été 2025. Un nouvel appel d’offres ? Une chaîne indépendante ? Rien n’est encore décidé.
Le précédent Mediapro hante les esprits
Ce conflit rappelle douloureusement le fiasco Mediapro. En 2020, le groupe espagnol avait promis une manne financière similaire. Quelques mois plus tard, il cessait les paiements. La Ligue avait dû renégocier à la hâte. Amazon avait sauvé les meubles, mais les revenus avaient plongé. La LFP veut éviter un remake. Elle tente d’anticiper, cette fois. Mais l’affaire DAZN pourrait provoquer un nouveau séisme.
Quel avenir pour les droits TV en France ?
La LFP joue gros. DAZN refuse les conditions de rupture. La justice tranchera peut-être. En attendant, le football français patine. La Ligue doit trouver des garanties, relancer sa stratégie, et convaincre les clubs. Les supporters, eux, risquent de perdre encore en lisibilité. À qui appartiendra la Ligue 1 en août 2025 ? Mystère total.
Droits TV Ligue 1 : Un dossier brûlant à suivre
Le divorce entre DAZN et la LFP n’est pas encore acté, mais il semble inévitable. Chaque jour qui passe creuse le fossé. Les enjeux financiers sont colossaux. La survie économique de plusieurs clubs pourrait en dépendre. Le modèle des droits TV doit être repensé. Le prochain article s’intéressera justement à cette question : comment repenser les droits TV pour garantir l’avenir du football français ?
Voir aussi notre article sur : Mediapro : Faillite dont la Ligue 1 subit encore les conséquences