Jules Rimet a changé à jamais l’histoire du football. Créateur de la Coupe du Monde, il a bâti les fondations du football moderne et structuré son développement à l’échelle internationale. De la présidence de la FIFA à son engagement pour un sport accessible à tous, il a imposé une vision forte, malgré les défis politiques et historiques. Plongée dans le parcours d’un homme dont l’héritage continue d’influencer le football aujourd’hui.

Jules Rimet a façonné l’histoire du football. Fondateur de la Coupe du Monde, il a transformé ce sport en un phénomène mondial. Derrière cette réussite, un homme aux idées fortes, un dirigeant engagé et un bâtisseur infatigable. De la présidence de la FIFA à la structuration du football français, il a imposé sa vision. Comment un simple passionné a-t-il réussi à donner au football l’événement le plus suivi de la planète ?
Un précurseur au service du sport
Jules Rimet naît en 1873 à Theuley, un village de Haute-Saône. Issu d’une famille modeste, il grandit dans un contexte où le football est encore méconnu en France. Très jeune, il s’intéresse au sport et à son rôle dans la société. Il voit en lui un outil d’émancipation et de rassemblement.
En 1897, il fonde le Red Star Club, un club qui défend des valeurs sociales. Contrairement aux cercles élitistes de l’époque, son club est ouvert aux jeunes de tous horizons. Il veut un football accessible, loin des privilèges. Cette vision ne le quittera jamais.
Son engagement grandit. En 1919, il joue un rôle clé dans la création de la Fédération Française de Football (FFF). Président de cette nouvelle institution, il met en place une organisation structurée et contribue à l’essor du football en France. Mais son ambition dépasse les frontières nationales.
L’ascension au sommet de la FIFA
En 1921, Jules Rimet devient président de la FIFA. À cette époque, l’organisation est encore balbutiante et le football international manque de cadre. Son objectif est clair : donner une véritable envergure mondiale au football. Il veut créer une compétition où les nations s’affronteraient dans un cadre professionnel.
L’idée est audacieuse. Jusqu’ici, le football international est dominé par les Jeux Olympiques, où seules les équipes amateurs peuvent participer. Jules Rimet veut une compétition indépendante, où les meilleurs joueurs du monde auraient leur place.

Jules Rimet et l’équipe de France au départ de la coupe du monde 1930
En 1928, après des années de négociations, la FIFA valide enfin son projet. La première Coupe du Monde verra le jour en 1930. L’Uruguay est choisi pour accueillir le tournoi. Treize nations y participent malgré les difficultés de transport. Le succès est immédiat. Jules Rimet assiste à la finale et remet lui-même le trophée, qui porte son nom.
Un dirigeant face aux tensions politiques
Jules Rimet ne se contente pas d’organiser des compétitions. Il porte une vision humaniste du football. Pour lui, ce sport doit être un vecteur de paix et de rapprochement entre les peuples.
Mais le contexte politique des années 1930 complique sa mission. La Coupe du Monde 1934 se déroule en Italie, sous le régime fasciste de Mussolini. Rimet est conscient des enjeux. Il refuse d’associer la FIFA à toute propagande politique et insiste sur la neutralité du tournoi.
En 1938, la compétition se tient en France. L’Europe est au bord du chaos, et certaines nations refusent de participer. Jules Rimet tente de maintenir l’esprit du football, mais la Seconde Guerre mondiale met un coup d’arrêt brutal aux compétitions internationales.
La reconstruction du football mondial
Après la guerre, Jules Rimet se bat pour relancer le football. Il œuvre pour le retour de l’Allemagne et du Japon au sein de la FIFA, malgré les tensions diplomatiques. Il veut un football sans exclusions, où chaque nation a sa place.
En 1950, la Coupe du Monde fait son grand retour au Brésil. Cette édition est marquée par l’engouement populaire et la ferveur des supporters. Rimet y voit la confirmation que son rêve est devenu une réalité.
Il reste président de la FIFA jusqu’en 1954. Après 33 ans à sa tête, il laisse derrière lui une organisation structurée et un tournoi devenu incontournable.
Un héritage toujours vivant
Jules Rimet s’éteint en 1956, mais son œuvre lui survit. La Coupe du Monde devient le plus grand événement sportif de la planète. En hommage à son travail, la FIFA donne son nom au trophée de la compétition jusqu’en 1970.
Son engagement a posé les bases du football moderne. Aujourd’hui encore, son idéal d’un sport universel et fédérateur continue d’influencer les instances dirigeantes.
Mais alors que le football est devenu une industrie, comment préserver les valeurs qu’il a toujours défendues ?
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