Le Plan Leproux, mis en place en 2010, a bouleversé l’ambiance du Parc des Princes. Cette réforme radicale visait à éradiquer la violence entre supporters. Mais son impact a dépassé le cadre sécuritaire, transformant profondément le Paris Saint-Germain et son public.

Robin Leproux au micro de France Bleu
Le PSG des années 2000 était gangréné par des affrontements entre groupes de supporters. La rivalité entre la tribune Boulogne et la tribune Auteuil engendrait une tension permanente. En 2010, un drame marque un tournant : un supporter décède après une rixe entre ultras parisiens. Face à cette escalade, la direction du club, sous l’impulsion de Robin Leproux, décide d’agir drastiquement. C’est ainsi que naît le Plan Leproux, une refonte totale de la politique billetterie du PSG.
Un contexte explosif avant le Plan Leproux
Les tribunes du Parc des Princes étaient animées par des groupes ultras aux identités opposées. Boulogne, historiquement lié aux mouvances de droite, et Auteuil, plus multiculturel et ancré à gauche, entretenaient une rivalité virulente. Cette fracture politique et culturelle dégénérait en violences, ternissant l’image du club.
Les incidents se multipliaient, allant de simples tensions verbales à des affrontements physiques. La situation atteint son paroxysme en février 2010, lorsqu’un supporter du virage Boulogne, Yann Lorence, est battu à mort par d’autres Parisiens. Ce drame met la pression sur les autorités et la direction du PSG. Une solution radicale devient inévitable.
Les mesures radicales du Plan Leproux
Le Plan Leproux repose sur un principe simple : dissoudre les groupes ultras en supprimant leur ancrage dans les tribunes. La billetterie est totalement remaniée avec l’instauration du placement aléatoire. Finis les abonnements en virage, les supporters ne peuvent plus choisir leur place à l’avance.
Cette stratégie vise à empêcher toute reformation des groupes et à pacifier l’ambiance du Parc des Princes. Par ailleurs, les abonnés historiques se retrouvent exclus, contraints de souscrire à une carte d’abonné avec contrôle d’identité. Cette réforme, sans précédent en Ligue 1, choque une partie des supporters mais satisfait les autorités.
L’impact immédiat sur l’ambiance du Parc
Dès l’entrée en vigueur du Plan Leproux, le Parc des Princes devient méconnaissable. Les chants orchestrés disparaissent, laissant place à une atmosphère aseptisée. La ferveur des virages, moteur du spectacle, s’éteint brutalement.
Les nouveaux spectateurs, plus familiaux et moins engagés, n’ont pas la même culture ultra. Le PSG gagne en tranquillité ce qu’il perd en passion. Les résultats sportifs ne suffisent pas à combler ce vide, et l’équipe évolue dans une enceinte moins intimidante pour ses adversaires.
Le PSG post-Leproux : un club transformé
Le club parisien a changé de visage après 2010. L’arrivée des Qataris en 2011 accélère cette transformation. Désormais, le PSG cible un public international, attiré par les stars recrutées à prix d’or. Le Parc des Princes se remplit de supporters occasionnels, moins enclins à une ferveur inconditionnelle.
Le Plan Leproux a aussi marqué une rupture avec l’identité historique du club. Les ultras parisiens, privés de tribune, se dispersent ou disparaissent. Une partie d’entre eux se tourne vers d’autres clubs, tandis que d’autres tentent de recréer un mouvement structuré.
Le retour contrôlé des ultras parisiens
Face à la perte d’ambiance, le PSG amorce un retour des ultras en 2016. Le Collectif Ultras Paris (CUP) est créé, avec l’accord du club et des autorités. Encadré et surveillé, il redonne un souffle au Parc des Princes sans raviver les tensions passées.
Ce retour marque la fin du modèle strict imposé par le Plan Leproux, tout en conservant une politique de sécurité rigoureuse. L’objectif est de trouver un équilibre entre ferveur et sérénité, un défi toujours d’actualité.
Le Plan Leproux a profondément modifié le PSG et ses supporters. Aujourd’hui, le club a retrouvé une ambiance plus vibrante, mais le débat sur l’identité des tribunes parisiennes reste ouvert. Quelle place pour les ultras dans le football moderne ?
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