Paris sportifs interdits : la LFP sanctionne plusieurs joueurs

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La commission de discipline de la LFP a frappé fort. Trente-neuf joueurs et éducateurs ont été sanctionnés pour avoir enfreint l’interdiction des paris sportifs. Parmi eux, trois jeunes joueurs de l’Estac, mais aussi des éléments de Caen et Clermont. Malgré les campagnes de sensibilisation, ce fléau persiste.

Paris sportifs interdits : la LFP sanctionne plusieurs joueurs

Les paris sportifs interdits restent un sujet brûlant dans le football français. Chaque saison, la LFP dévoile une liste de joueurs sanctionnés pour avoir misé sur des matchs, malgré les règlements en vigueur. La saison 2023-2024 ne fait pas exception. Ce mardi 4 mars 2025, la Ligue a officialisé des suspensions et des amendes pour trente-neuf acteurs du football professionnel. Trois jeunes joueurs de l’Estac figurent parmi les fautifs. Une situation préoccupante qui pose la question de l’efficacité des campagnes de prévention menées par les instances.


Trois jeunes de l’Estac pris dans la tourmente

Les sanctions tombées ce mardi concernent des joueurs de plusieurs clubs français, mais l’Estac est particulièrement touchée. Trois pensionnaires du centre de formation troyen ont été épinglés. Le plus sévèrement puni, Modibo Keita, avant-centre né en 2004, a écopé de cinq matchs de suspension ferme. Ses coéquipiers Enzo Misse et Madi Tontale, tous deux nés en 2005, ont été suspendus pour deux matchs chacun.

Ces sanctions illustrent un problème récurrent : de nombreux jeunes joueurs, encore en formation, ignorent l’interdiction de parier sur des matchs de football. Malgré les rappels constants de la LFP et de l’UNFP, certains continuent à tenter leur chance. Une méconnaissance des règles qui peut leur coûter cher dès le début de leur carrière.

Une interdiction pourtant claire

Le Code du Sport et les règlements de la FFF et de la LFP sont formels : les joueurs professionnels et éducateurs ne peuvent pas parier sur le football. Cette interdiction couvre toutes les compétitions, qu’elles soient françaises ou étrangères. Pourtant, chaque année, des joueurs se font sanctionner.

La LFP rappelle que ces infractions sont commises alors que des actions de sensibilisation sont menées au quotidien. Des interventions dans les centres de formation et des messages de prévention sont diffusés régulièrement. Mais ces efforts semblent insuffisants. Certains joueurs, peu informés ou trop confiants, prennent le risque de miser. D’autres invoquent un simple manque de vigilance.

D’autres clubs aussi concernés

L’Estac n’est pas le seul club impacté par ces sanctions. Le Stade Malherbe de Caen a également vu l’un de ses joueurs être suspendu. Gabin Tomé, jeune milieu de terrain récemment passé professionnel, a écopé de quatre matchs ferme et d’une amende de 500 euros. Ironie du sort, ce même club s’engage activement à sensibiliser ses jeunes aux risques des paris sportifs.

Du côté de Clermont, Enzo Cantero, élément de l’équipe réserve, a lui aussi été puni. Avec 14 matchs et 2 buts en National 3 cette saison, le milieu offensif de 19 ans s’est vu infliger une suspension de deux matchs. Son ancien coéquipier Dimitry Brunet, désormais sans club, a reçu une sanction plus lourde : quatre matchs de suspension.

Des sanctions qui montent jusqu’à sept matchs

Parmi les trente-neuf personnes sanctionnées, certaines ont reçu des peines bien plus sévères. Yanis Ould Bouamama, préparateur physique de l’équipe féminine du LOSC, a écopé de la plus lourde punition : sept matchs de suspension et 1 000 euros d’amende. Mickael Rens, préparateur physique de l’OGC Nice, a quant à lui été suspendu pour six rencontres et devra payer 2 000 euros.

Côté joueurs, Hugo Chambon, ex-Amiénois aujourd’hui à Cannes, détient la sanction la plus importante avec six matchs de suspension et 1 000 euros d’amende. À l’inverse, certains joueurs ont bénéficié d’un simple rappel à l’ordre, comme Axel Drouhin, défenseur du FC Annecy.

Une sensibilisation à revoir ?

Face à ces nouvelles sanctions, une question revient sans cesse : la prévention est-elle suffisante ? Certains joueurs, comme Mathys Hébert, entraîneur des U19 féminines de l’En Avant Guingamp, estiment que l’information sur le sujet reste floue.

Sanctionné de quatre matchs, il affirme n’avoir jamais été clairement informé des règles précises. Il pensait que l’interdiction ne concernait que les paris sur son propre club. Ce malentendu révèle un manque de clarté dans les campagnes de sensibilisation menées par la LFP et les clubs.

Aux États-Unis, certains joueurs signent une charte de « non-pari » en même temps que leur contrat. En France, une solution similaire pourrait éviter de voir chaque année des dizaines de footballeurs suspendus.

Les paris sportifs interdits continuent de piéger des joueurs et éducateurs, malgré les efforts de sensibilisation. Reste à savoir si la LFP renforcera son dispositif pour éviter de nouvelles suspensions la saison prochaine.

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