Abonnement DAZN Ligue 1 : DAZN espérait conquérir le marché français avec la Ligue 1, mais la réalité est bien différente. Entre conflits avec la LFP, abonnements jugés trop chers et piratage grandissant, la plateforme de streaming peine à rentabiliser son investissement.

DAZN diffuseur de la Ligue 1 Crédits : Digital News CC
L’arrivée de DAZN comme diffuseur principal de la Ligue 1 devait marquer un tournant pour les droits TV du championnat français. Pourtant, le modèle économique du géant britannique rencontre de nombreux obstacles. Entre un bras de fer avec la LFP, des tarifs contestés et la montée en puissance du piratage IPTV, l’avenir de la diffusion du football en France est plus incertain que jamais.
Abonnement DAZN Ligue 1 : Conflit entre DAZN et la LFP
DAZN et la Ligue de Football Professionnel sont en pleine confrontation au sujet des droits TV. La plateforme accuse la LFP de ne pas en faire assez pour lutter contre le piratage, qui lui ferait perdre des milliers d’abonnés. Le manque à gagner est considérable, d’autant que le football français ne dispose pas d’un marché aussi lucratif que la Premier League ou la Liga.
De son côté, la LFP estime que DAZN doit assumer sa part de responsabilité et ne peut pas uniquement se cacher derrière le piratage. Les tensions sont palpables, et l’échec d’une coopération efficace pourrait nuire durablement à l’économie du football français.
Un nombre d’abonnés en deçà des attentes
DAZN comptait sur une forte adhésion des fans de football en France pour rentabiliser son investissement dans la Ligue 1. Mais la réalité est plus compliquée. Le nombre d’abonnés plafonne difficilement à 500.000 alors que les saisons précédentes, il était situé autour des 1.500.000. Le prix des abonnements, les plateformes de streaming et l’IPTV illégales freinent la progression de DAZN.
Des tarifs jugés trop élevés
L’un des principaux freins à l’essor de DAZN en France est le prix de l’abonnement. Comparé aux offres d’autres championnats, le coût reste élevé pour un marché où le football ne génère pas les mêmes revenus qu’en Angleterre ou en Espagne.
Les offres ont varié tout au long de la saison :
- Août 2024 : 29,90€/mois puis
- Octobre 2024 : Promotion à 19,90€/mois
- Pass mi saison en janvier : 69,90€
- Pass fin de saison en février : 49€ en février
C’est tarifs excessifs, même si ils ont été réajustés tout au long de l’année, contrastent avec ceux de Amazon Prime qui avait pour la saison 2023-2024 une offre à 99€/an ou 14,90€/mois.
En France, les promotions tardives ont laissé un goût amer aux consommateurs. Résultat : une partie du public préfère se tourner vers des alternatives illégales.

Le piratage IPTV : un fléau qui gangrène le marché
Le piratage des matchs de football via IPTV est une menace majeure pour DAZN et les autres diffuseurs. En France, on estime que 11% des foyers utilisent une IPTV illégale, privant ainsi les diffuseurs de revenus essentiels.
Selon l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom), le piratage coûte près de 1,5 milliard d’euros par an au secteur audiovisuel, dont presque 300 millions d’euros pour le sport. Ces pertes ne concernent pas seulement les diffuseurs, mais aussi l’État, qui voit s’évaporer plus de 400 millions d’euros en taxes non perçues.
L’ampleur du problème et les solutions mises en place
Face à l’essor du piratage, les autorités et les diffuseurs tentent de riposter. En 2024, plus de 1 900 sites illégaux ont été bloqués en France, dont 600 services IPTV. La LFP, en collaboration avec l’Arcom, a obtenu le blocage de 160 services diffusant illégalement la Ligue 1.
Des entreprises spécialisées, comme Leak ID, sont engagées dans la lutte contre le streaming illégal. Elles traquent les flux pirates sur les réseaux sociaux et les plateformes de partage de liens pour les signaler aux autorités. Mais malgré ces efforts, l’IPTV reste facilement accessible et peu risquée pour les consommateurs.
Abonnement DAZN Ligue 1 : Qui profite du piratage ?
Derrière ces réseaux illégaux se cachent des groupes criminels internationaux qui génèrent des centaines de millions d’euros chaque mois. Cet argent est souvent blanchi et sert à financer d’autres activités illégales.
Les utilisateurs eux-mêmes sont exposés à des risques importants. Outre le vol potentiel de leurs données bancaires, ils sont soumis à des publicités douteuses pour des jeux d’argent, des investissements frauduleux et parfois du contenu inapproprié.
Comment les autres pays luttent contre le piratage ?
D’autres championnats européens ont pris des mesures plus radicales pour lutter contre le piratage.
- Italie : L’Italie a adopté une loi permettant de bloquer un site illégal en moins de trois minutes. Les utilisateurs peuvent aussi être sanctionnés, avec des amendes allant jusqu’à 5 000 euros.
- Espagne : La Liga investit plus de 3 millions d’euros chaque année pour traquer les pirates et collabore avec les plateformes numériques pour supprimer les contenus illégaux.
- Angleterre : La Premier League a mis en place un système de blocage en temps réel des flux illégaux. Résultat : plus de 600 000 streams piratés supprimés en une saison. Les contrevenants risquent également des peines de prison.
La France est encore en retard sur ces initiatives. Si la législation s’est durcie, les sanctions restent rares et la réactivité face aux flux illégaux est encore insuffisante.
Le conflit DAZN // LFP
DAZN et la LFP doivent trouver des solutions durables pour endiguer la crise des droits TV. Une meilleure adaptation des tarifs, une lutte plus efficace contre le piratage et une offre plus attractive seront nécessaires pour pérenniser le modèle économique de la Ligue 1. À défaut, le football français pourrait connaître de nouvelles turbulences sur le marché des droits TV.
Voir aussi notre article sur : Qu’est-ce que la chaîne DAZN : Reine du Streaming Sportif