1958 L’équipe du FLN : ces joueurs qui ont choisi l’Algérie

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En 1958, en pleine guerre d’Algérie, plusieurs joueurs internationaux français prennent une décision historique. Ils quittent l’équipe de France pour rejoindre clandestinement la sélection du FLN, symbole de la lutte pour l’indépendance algérienne.

1958 L'équipe du FLN : ces joueurs qui ont choisi l’Algérie

Mustapha Zitouni

Le football est souvent un reflet des bouleversements politiques. En avril 1958, en pleine guerre d’Algérie, douze joueurs franco-algériens, dont certains internationaux français, quittent clandestinement la France. Ils rejoignent Tunis pour fonder l’équipe du Front de libération nationale (FLN). Ce départ, minutieusement organisé, choque le monde du football et symbolise un engagement politique fort. Leur exil marque l’histoire du sport et de la lutte pour l’indépendance.

Une fuite orchestrée dans le plus grand secret

Le 13 avril 1958, un plan audacieux se met en place. Plusieurs joueurs algériens évoluant en France disparaissent discrètement. Parmi eux, Mustapha Zitouni et Rachid Mekhloufi, figures de l’AS Monaco et de l’AS Saint-Étienne. Ces internationaux français sont des piliers de l’équipe nationale. Leur départ est un coup de tonnerre.

L’organisation est millimétrée. Par petits groupes, les joueurs quittent leurs clubs sans éveiller les soupçons. Certains rejoignent la Suisse, d’autres l’Italie, avant de converger vers Tunis. Là, sous l’égide du FLN, ils posent les bases d’une équipe destinée à porter la voix du combat algérien sur la scène internationale.

Une équipe au service de la cause algérienne

L’équipe du FLN n’a pas le droit de jouer dans les compétitions officielles, la FIFA refusant de la reconnaître. Pourtant, elle dispute plus de 80 rencontres contre des sélections d’Asie, d’Afrique et d’Europe de l’Est. Chaque match devient une vitrine politique. L’Algérie, toujours sous domination française, montre au monde sa volonté d’indépendance à travers le football.

Rachid Mekhloufi, étoile montante du football français, devient un symbole. Il abandonne une carrière prometteuse pour s’engager pleinement dans la cause algérienne. Mustapha Zitouni, lui, renonce à une participation à la Coupe du monde 1958 avec la France. Son choix est un message fort : l’identité algérienne passe avant la gloire sportive.

Un exil aux conséquences majeures

Le départ de ces joueurs bouleverse le football français. À l’approche du Mondial en Suède, l’équipe de France doit se réorganiser. Malgré l’absence de Zitouni et Mekhloufi, elle atteint les demi-finales, portée par Just Fontaine et Raymond Kopa.

De l’autre côté de la Méditerranée, l’équipe du FLN devient une arme diplomatique. Son influence dépasse le cadre sportif. Les matchs servent à mobiliser l’opinion internationale en faveur de l’indépendance de l’Algérie. En 1962, avec la signature des accords d’Évian, l’Algérie obtient son indépendance.

Le retour en France et l’héritage

Après l’indépendance, certains joueurs reviennent en France. Rachid Mekhloufi retrouve l’AS Saint-Étienne et mène le club à plusieurs titres. D’autres restent en Algérie pour encadrer la nouvelle sélection nationale. L’équipe du FLN devient l’ancêtre de l’équipe d’Algérie, qui dispute son premier match officiel en 1963.

Leur engagement a marqué l’histoire du football et des relations franco-algériennes. Aujourd’hui encore, leur parcours inspire les générations de joueurs binationaux. L’histoire de l’équipe du FLN pose une question essentielle : jusqu’où le football peut-il être un outil politique ?

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