Gérard Lopez : Parcours controversé dans le milieu du sport

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Gérard Lopez est un homme d’affaires luxembourgeois dont les actions ont profondément marqué le monde du sport. Après avoir fait fortune dans la technologie, il s’est lancé dans plusieurs projets sportifs d’envergure. Que ce soit en Formule 1 ou dans le football, ses entreprises ont souvent laissé des bilans financiers controversés. Cet article retrace les étapes de son ascension, ses réussites et ses déboires financiers.

Gérard Lopez L'ascension dans le football

Gérard Lopez, des technologies à la Formule 1

Avant de devenir une figure incontournable du football, Gérard Lopez s’est illustré dans le monde des affaires. Il a cofondé Genii Capital, un fonds d’investissement spécialisé dans la technologie et le sport. Sa grande réussite a été l’investissement dans Skype, qu’il a revendu à eBay, lui permettant de bâtir une immense fortune.

En 2009, Gérard Lopez se fait connaître en Formule 1 en sauvant l’écurie Renault alors en crise après un scandale. Il renomme l’équipe en Lotus Racing et la dirige jusqu’à son départ en 2015. Malgré quelques succès, comme le recrutement de Kimi Räikkönen, son passage en Formule 1 se solde par un échec financier, accumulant des dettes importantes et des retards de paiement. L’écurie est vendue à Renault pour un euro symbolique. Ce premier fiasco a alerté sur ses méthodes de gestion financière.

L’ascension dans le football

Après la Formule 1, Gérard Lopez se tourne vers le football. En 2017, il rachète le Lille Olympique Sporting Club (LOSC). Avec l’aide du célèbre recruteur Luis Campos, il développe un modèle basé sur la vente de jeunes talents à fort potentiel. L’exemple le plus frappant est le transfert de Victor Osimhen. Il a été acheté pour 22 millions et revendu pour 81 millions à Naples. Cependant, ce modèle s’accompagne de nombreux montages financiers, souvent critiqués pour leur opacité. Malgré les succès sportifs, Lille est laissé dans une situation financière désastreuse, avec une dette de 160 millions d’euros.

Outre Lille, Gérard Lopez a également investi dans d’autres clubs comme :
– le Royal Excel Mouscron en Belgique
– le Boavista Porto au Portugal.
Là encore, ses montages financiers n’ont pas permis de redresser ces clubs. Mouscron a déclaré faillite en 2022, et Boavista a frôlé la relégation à plusieurs reprises. Ces échecs s’ajoutent à une réputation déjà ternie.

Gérard Lopez

En 2021, Gérard Lopez devient propriétaire des Girondins de Bordeaux. Il hérite d’un club déjà en difficulté, mais les problèmes financiers se sont accentués sous sa gestion. En quelques mois, Bordeaux accumule une dette colossale, et le club est rétrogradé en Ligue 2 puis en 4e division. Selon une enquête de Mediapart, plusieurs montages financiers douteux ont permis à Lopez de faire transiter des millions d’euros vers ses entreprises personnelles.

Les montages financiers controversés

L’un des reproches majeurs faits à Gérard Lopez concerne ses montages financiers. Dans plusieurs clubs qu’il a dirigés, des retards de paiement ont été signalés, que ce soit pour les salaires des joueurs ou les dettes envers les créanciers. En Formule 1, Lotus accumule une dette de 140 millions d’euros, et en 2013, la situation empire avec des salaires non versés, forçant des employés à quitter l’écurie.

Dans le football, la gestion de Lille et de Bordeaux est similaire. Lors de la vente de Lille en 2020, le club affiche une situation financière catastrophique, forçant Gérard Lopez à céder le club sous la pression des créanciers. À Bordeaux, l’histoire se répète : dettes importantes, retards de paiement, et montages financiers douteux, comme les commissions versées à ses sociétés personnelles peu après avoir pris les rênes du club.

Ces montages sont souvent critiqués pour leur opacité et leur complexité. Par exemple, Gérard Lopez a signé une convention pour que Bordeaux verse 3,3 millions d’euros à une de ses sociétés, représentant 7 % du chiffre d’affaires du club en 2021. Ce type de transactions lui a permis de retirer des sommes importantes, tout en laissant les clubs dans des situations financières précaires.

Conclusion

Gérard Lopez est un homme d’affaires qui a su naviguer entre technologie et sport, mais dont les méthodes sont vivement critiquées. Si ses investissements ont parfois permis des succès sportifs, les bilan financiers qu’il laisse derrière lui, notamment à Lille et Bordeaux, sont souvent désastreux. Son recours aux montages financiers complexes et opaques continue de faire débat. Il reste à voir si Gérard Lopez pourra redresser la barre ou s’il continuera à incarner un modèle controversé de gestion dans le monde du sport.

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