Les Girondins de Bordeaux, l’un des clubs les plus emblématiques du football français, se trouvent plongés dans une crise sans précédent. Après une première rétrogradation pour des raisons financières, le club a été administrativement relégué en National 2 (4e division) par la Direction Nationale du Contrôle de Gestion (DNCG). Cet article explore les détails de cette chute vertigineuse, les conséquences pour les salariés et les supporters, ainsi que les espoirs et défis qui se profilent pour ce club historique.
La Descente aux Enfers
Les Girondins de Bordeaux, six fois champions de France, ont été rétrogradés en National 2 après avoir déjà été relégués en National (3e division) en raison de graves difficultés financières. Le club, autrefois maison de légendes du football comme Alain Giresse, Jean Tigana, Zinédine Zidane et Yoann Gourcuff, se trouve maintenant en redressement judiciaire. La décision de la DNCG est un coup dur supplémentaire pour un club qui espérait repartir en National après avoir renoncé à son statut professionnel.
En 2021, Gérard Lopez rachetait le club avec l’ambition de le redresser. Pourtant, malgré un investissement de quatre millions d’euros et la tentative de renégocier les dettes, le club n’a pas réussi à convaincre la DNCG de son plan de redressement. La DNCG a appliqué strictement son règlement, reléguant le club en National 2 après l’échec de son projet de rachat et la dissolution de son centre de formation.
Les Conséquences pour les Salariés et le Stade
La rétrogradation de Bordeaux entraîne des conséquences dramatiques pour les employés du club. L’avocat des Girondins, Me Laurent Cotret, a mentionné un “plan social et différentes mesures” pour assurer la continuité de l’entreprise, mais le Comité Social et Économique (CSE) redoute la suppression massive voire totale des emplois. Le club compte actuellement 90 employés administratifs en plus des joueurs sous contrat.
La situation du stade Matmut Atlantique, construit pour l’Euro 2016 dans le cadre d’un partenariat public-privé, pose également question. Avec une capacité de 42 000 places et une fréquentation moyenne de 21 632 spectateurs en Ligue 2, le stade risque de devenir un éléphant blanc en National 2. Le modèle économique du stade repose sur le versement d’un loyer par le club à Bordeaux Métropole, qui à son tour verse une redevance à SBA, filiale des groupes Vinci et Fayat. Loïc Duroselle, président de SBA, a exprimé de graves inquiétudes sur les répercussions de cette rétrogradation pour son groupe.
Les Réactions et les Espoirs de Renouveau
Le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic, a exprimé son désarroi sur les réseaux sociaux, qualifiant la situation de “désaveu cuisant de la gestion du club”. Il appelle à reconstruire avec des forces locales et à élaborer un nouveau modèle pour faire vivre l’esprit girondin. Un collectif nommé “Toujours Girondins” travaille actuellement sur une reprise du club avec le soutien d’anciens joueurs, dirigeants et investisseurs locaux.
Les Girondins ont encore la possibilité de faire appel de la décision de la DNCG auprès de la DNCG amateure, bien que cela comporte le risque d’une sanction plus lourde. Une conciliation devant le Comité Olympique National et Sportif Français (CNOSF) est également envisageable. Cependant, le temps presse : le championnat de National 2 reprend le 16 août et l’équipe doit se reconstruire rapidement après la résiliation de nombreux contrats.
La rétrogradation de Bordeaux en National 2 marque une nouvelle étape dans la descente aux enfers d’un club historique du football français. Les difficultés financières, les décisions administratives et les conséquences pour les salariés et le stade posent des défis considérables. Malgré ces obstacles, il existe encore des lueurs d’espoir avec des initiatives locales et des appels à la reconstruction.
Voir le site des Girondins de Bordeaux
Voir aussi notre article sur : Qu’est ce que le Gendarme Financier au Football ?