Le conflit Mbappé PSG secoue les coulisses du football français depuis août 2023. Entre accords oraux, primes impayées et bataille juridique, retour sur une saga qui a fracturé le PSG.

Nasser Al-Khelaïf et Kylian Mbappé Crédits : AFP CC
Le feuilleton opposant Kylian Mbappé au Paris Saint-Germain dépasse le simple désaccord contractuel. Ce conflit Mbappé PSG s’est transformé en guerre ouverte entre une star mondiale et un club d’État. L’affaire s’étale sur plusieurs mois, nourrie par des échanges tendus, des décisions unilatérales et des recours juridiques constants. Voici le récit complet, date après date, de cette confrontation sans précédent.
11 août 2023 : Un accord avorté
Alors mis à l’écart du groupe, Kylian Mbappé propose un compromis. Son avocate, Delphine Verheyden, adresse une lettre au PSG. Il y propose une réduction de 55 millions d’euros bruts sur ses primes. L’économie globale pour le club estimée à 68 millions d’euros. L’accord est assorti de conditions précises : réintégration immédiate, signature avant le 14 août à midi et publication d’un communiqué commun. Mais le PSG ne répond pas dans les délais. L’offre devient donc caduque.
31 mai 2024 : Première relance et rappel des manquements
Plus de neuf mois plus tard, l’avocate de Mbappé écrit à nouveau au PSG. Elle réclame le paiement des primes et salaires dus. Elle rappelle que la prime de fidélité de 30 millions n’a pas été versée en septembre 2023. Seul un tiers de la prime de signature a été payé. En février 2024, le dernier tiers (36,6 millions d’euros) reste impayé. Les salaires d’avril et mai 2024 sont aussi absents. Mbappé accuse également le club d’avoir violé l’accord implicite en le laissant peu jouer : 11 matchs complets sur les 21 derniers.
4 janvier 2024 : Un accord oral en guise de preuve pour le PSG
Le club parisien estime qu’un accord oral a été trouvé en août 2023. Lors d’un point presse, Mbappé évoque cet accord : « On a réussi à protéger toutes les parties ». Pour le PSG, cette déclaration prouve que le joueur a reconnu la légitimité du gentleman’s agreement. Il servirait de base pour justifier le non-versement des sommes.
1er juillet 2024 : Le PSG justifie l’absence de signature
Dans un courrier adressé aux conseils de Mbappé, le PSG répond. Il affirme qu’un accord alternatif a été conclu le 12 août 2023. Celui-ci reposait sur deux scénarios : soit Mbappé prolonge jusqu’en 2025 et touche sa prime, soit il refuse et accepte une baisse salariale. Aucun avenant n’est formalisé par écrit.
Fin août 2024 : Mbappé saisit la commission juridique
Mbappé estime que le PSG ne respecte aucun accord. Il saisit donc la commission juridique de la LFP. Il réclame 55 millions d’euros d’arriérés de primes et salaires. Les hostilités judiciaires sont lancées.
11 septembre 2024 : Une première décision favorable à Mbappé
La commission juridique entend les deux parties. Mbappé représenté par son avocate. Le PSG choisit la même voie. La décision tombe : le PSG doit payer. Mais le club fait appel dans la foulée.
14 octobre 2024 : Une audience sous tension… et un rebondissement suédois
Alors que la commission paritaire d’appel s’apprête à statuer, une rumeur surgit. En Suède, une enquête pour viol présumé cible un joueur français. Un média évoque Mbappé sans preuve. Il dément rapidement sur X, parlant de « fake news » et évoquant curieusement le PSG. L’audience maintenue malgré le tumulte.
25 octobre 2024 : Deuxième victoire pour Mbappé
La commission paritaire d’appel confirme la première décision. Le PSG doit régler les 55 millions d’euros. Le club reste inflexible : il refuse de payer. La tension monte d’un cran.
13 novembre 2024 : Le PSG tente de mobiliser la FFF
Paris sollicite la Fédération française pour un nouvel examen. Le but est d’annuler l’injonction de la LFP. Le club veut éviter d’honorer la décision.
22 novembre 2024 : La FFF rejette la requête du PSG
Coup dur pour Paris. La FFF refuse d’intervenir. Le PSG contraint de reconnaître l’autorité de la LFP. Mais la bataille est loin d’être terminée.
11 décembre 2024 : La Ligue déclare la saisine de Mbappé irrecevable
Le PSG assigne désormais la LFP devant le tribunal judiciaire. Cette nouvelle procédure bloque celle initiée par Mbappé. La commission de discipline juge sa demande irrecevable. Paris réussit à déplacer le conflit vers une juridiction civile.
20 janvier 2025 : Le PSG alerte l’UEFA
Le PSG élève le litige à l’échelle européenne. Il informe l’UEFA mais temporise. Le club prend acte de la situation mais se donne le temps avant tout versement.

Maitre Delphine Verheyden, avocate de Kylian Mbappé Crédits AP CC
18 février 2025 : Revers juridique pour Mbappé
La commission supérieure d’appel de la FFF juge l’appel de Mbappé irrecevable. Une nouvelle porte se ferme pour l’attaquant. L’échéance semble lointaine mais la pression financière monte.
10 avril 2025 : Saisie conservatoire de 55 millions d’euros
Nouveau coup d’éclat. Les avocats de Mbappé annoncent une saisie conservatoire. 55 millions d’euros gelés sur les comptes du PSG. Cette somme correspond à la prime de signature (36,6M€), trois mois de salaire (17,25M€) et les primes d’éthique (1,5M€). Avec les charges, le montant global avoisine les 98 millions d’euros. Le conflit Mbappé PSG atteint son paroxysme.
Une fracture irréversible
Le conflit Mbappé PSG dure depuis près de deux ans. Il expose les tensions internes d’un club dominé par les enjeux politiques, les egos et les finances. À mesure que les recours s’épuisent, la procédure civile reste le dernier théâtre d’un bras de fer devenu personnel. Les répercussions juridiques pourraient créer un précédent pour les contrats des stars du football moderne.
Ce litige marque-t-il un tournant dans les relations entre joueurs et clubs à l’ère des superstars ?
Voir aussi notre article sur : PSG vs Mbappé : la guerre judiciaire lancée