La programmation neurolinguistique dans le soin des footballeurs

Temps de lecture : 4 minutes.

La récupération mentale est aussi importante que la rééducation physique. La programmation neurolinguistique (PNL) aide les footballeurs à surmonter les blessures et à optimiser leur retour sur le terrain.

Les blessures sont inévitables dans le football de haut niveau. Une entorse, une déchirure musculaire ou une rupture des ligaments ne se limitent pas à un problème physique. L’aspect mental joue un rôle majeur dans la récupération et la réathlétisation. Certains joueurs peinent à retrouver leur confiance après une longue absence, d’autres développent des blocages qui ralentissent leur progression. La programmation neurolinguistique (PNL) est une approche de plus en plus utilisée dans le domaine du soin. Elle permet de reprogrammer les schémas mentaux négatifs et de favoriser une guérison plus rapide et plus efficace.

Qu’est-ce que la programmation neurolinguistique et comment l’utiliser pour les soins chez le footballeur ?

Pour mieux cerner l’application de la programmation neurolinguistique dît PNL, nous avons interrogé Yann Bourrel, ostéopathe et kinésithérapeute du sportif, titulaire d’un master en PNL. Il nous parle aussi des évolutions à venir dans le milieu du soin du sportif.

La Programmation Neuro-Linguistique (PNL) et son importance dans le soin

— Peux-tu nous expliquer ce qu’est la PNL, la programmation neuro-linguistique ?

La PNL, c’est un outil de communication. Son objectif est d’améliorer les échanges avec un patient ou un sportif afin d’optimiser la prise en charge.

En tant que thérapeute, nous utilisons différentes techniques et outils dans nos soins, mais cela ne représente qu’une partie de la rééducation. Si, en plus, on sait bien communiquer, alors le patient adhère au protocole de soin, il nous fait confiance, et les résultats sont bien meilleurs. Je dirais même que 80 % de la réussite dépend de cette qualité de communication.

Lorsque le dialogue est fluide, le sportif suit nos consignes, le coach nous parle mieux, et nous comprenons mieux ses attentes. Parfois, il faut bousculer un joueur, d’autres fois, il faut être plus diplomate. Certains ont cette capacité de manière innée, d’autres doivent la travailler.

Personnellement, je sentais que j’avais un bon relationnel, mais il m’arrivait parfois de perdre un patient en cours de route, de me dire : « Mince, il décroche… » À chaque fois que je me sentais moins performant dans ma communication, je cherchais à me former. C’est pour cette raison que j’ai décidé de faire un master en PNL : pour mieux communiquer, pour être plus efficace dans ma prise en charge.

Dans le domaine médical, écouter son patient est essentiel. Si, pendant qu’il parle, on est distrait ou préoccupé par autre chose, il peut vite penser : « Mais il s’en fout de moi ou quoi ? » Il existe des codes de communication, et lorsque l’on sait les appliquer, tout devient plus facile. La relation de confiance s’établit, et même si l’on traverse des moments plus compliqués, cela reste dans un cadre bienveillant.

Comment utilises-tu la PNL avec les athlètes et les équipes ?

C’est un outil que j’utilise au quotidien. Grâce à certaines techniques de communication, j’adapte mon discours en fonction du sportif, pour obtenir ce que je veux de lui, le rassurer, ou parfois même lui faire peur, si je sais que c’est le levier à actionner pour qu’il réagisse.

Les sportifs professionnels veulent tous revenir vite sur le terrain. Mais lorsqu’on gagne leur confiance, ils se livrent davantage. Certains finissent par dire : « Attends, en ce moment, je suis en pleine négociation de contrat, ce n’est pas le moment de revenir. »

Ce sont des informations qu’on ne retrouve pas dans les médias, mais que nous, sur nos tables de soin, nous avons. Nous savons aussi lorsqu’un joueur va être papa, lorsque ça ne va pas chez lui, lorsqu’il traverse une période compliquée. Tout cela, il faut savoir le gérer, le faire passer aux bonnes personnes sans violer le secret médical. C’est un véritable art : trouver les mots justes, transmettre les bonnes infos au coach sans en dire trop, et accompagner l’athlète au mieux.

La communication est essentielle, mais il y a aussi la sensibilité du thérapeute. C’est une qualité qui ne s’apprend pas toujours dans les livres, mais qui se développe avec l’expérience.

Les évolutions à venir dans le soin du sportif

— Selon toi, quelles seront les prochaines avancées dans le domaine du soin du sportif ?

Je pense que l’intelligence artificielle (IA) va révolutionner le domaine, notamment en réathlétisation et en analyse du mouvement et de la posture.

Dans quelques années, il suffira de poser un smartphone, de faire quelques mouvements, et l’IA sera capable d’analyser la posture, d’identifier les déséquilibres et de proposer des corrections.

Ce qui restera, c’est le travail manuel du thérapeute. Nos mains sont notre plus grand atout, et ça, aucune technologie ne pourra le remplacer. En revanche, l’IA pourra nous apporter des outils incroyables pour affiner nos diagnostics et nos prises en charge.

L’IA est-elle déjà utilisée dans ton domaine ?

On commence à l’utiliser, oui. En 2025, des projets émergent dans tous les sens, partout dans le monde. Nous avons déjà des outils permettant d’analyser le mouvement et de proposer des programmes adaptés, mais je suis certain que ce n’est que le début.

Aujourd’hui, je ne peux pas dire exactement ce qui va arriver, mais je suis impatient de le découvrir. Je suis persuadé que cela va complètement transformer notre façon de travailler, et que ces avancées seront bénéfiques pour la prise en charge des sportifs.

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