Noël Le Graët : De la mairie à présidence de la FFF

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Personnage incontournable du football français, Noël Le Graët a marqué l’histoire par son parcours atypique. De la politique aux plus hautes instances du sport, il a imposé son style, façonné une fédération et traversé les tempêtes. Retour sur une trajectoire singulière.

Noël Le Graët : de maire à président de la FFF, l’ascension d’un bâtisseur

Noël Le Graët Crédits AP pic CC FMT

Noël Le Graët n’a jamais laissé indifférent. Né en 1941, il construit son influence dans le paysage politique avant de s’imposer comme un acteur majeur du football français. Entrepreneur à succès, maire de Guingamp, président de l’En Avant, puis patron de la Ligue de football professionnel, il prend en 2011 les rênes de la Fédération française de football (FFF). À la tête de l’instance, il modernise les structures, développe les sélections et renforce le modèle économique. Mais son règne est aussi marqué par des polémiques et des critiques. Portrait d’un dirigeant à la longévité exceptionnelle.

Un entrepreneur devenu acteur du football

Avant d’entrer dans le monde du sport, Noël Le Graët s’impose comme un homme d’affaires avisé. Il fonde en 1984 son entreprise agroalimentaire, spécialisée dans les produits de la mer. Son succès économique lui permet de bâtir une influence locale, notamment en Bretagne. Passionné de football, il s’engage au sein de l’En Avant Guingamp (EAG) qu’il transforme en club phare du paysage français.

Président de l’EAG de 1972 à 1991, il insuffle une nouvelle dynamique au club. Grâce à sa gestion rigoureuse, Guingamp passe du statut amateur au professionnalisme, avec une montée en D1 en 1995. Ce modèle de réussite attire l’attention au niveau national. Son ascension dans les sphères du football est alors inéluctable.

Un maire engagé pour sa ville et son club

Son attachement à Guingamp dépasse le cadre du football. Élu maire en 1995, il impulse un développement économique et sportif à la commune. Pendant 13 ans, il gère la ville avec la même méthode que pour son club : ambition, rigueur et pragmatisme. Il modernise les infrastructures et fait rayonner Guingamp à travers son équipe, symbole d’un football populaire et enraciné.

Ses mandats municipaux renforcent son image de bâtisseur et lui confèrent un réseau solide. Sa capacité à fédérer et à gérer les crises en fait un candidat naturel pour des responsabilités plus grandes dans le football français.

La présidence de la Ligue, un tremplin vers la FFF

En 1991, Noël Le Graët prend la tête de la Ligue nationale de football, ancêtre de la LFP. Son objectif est clair : structurer l’élite française et améliorer sa compétitivité. Il obtient la renégociation des droits TV, assurant une manne financière indispensable aux clubs. Son pragmatisme et sa capacité de négociation marquent les esprits.

Après un passage à la FFF comme vice-président, il revient à la tête de la LFP entre 2002 et 2004. Cette expérience le prépare à la fonction suprême du football français. Fort de ses succès à la Ligue, il se présente à la présidence de la Fédération française de football en 2011 et l’emporte.

Un président aux succès incontestables

Dès son arrivée à la tête de la FFF, Noël Le Graët restructure l’instance. Son premier défi est de restaurer l’image des Bleus après le fiasco de Knysna en 2010. Il mise sur Didier Deschamps, un choix gagnant qui aboutit au sacre mondial de 2018.

Sous son mandat, la FFF devient un modèle économique solide. Il développe le football amateur, améliore les infrastructures et sécurise des contrats de sponsoring majeurs. Les résultats sportifs suivent : finale de l’Euro 2016, Ligue des Nations en 2021, et un statut de favori à chaque compétition.

Une gestion controversée et des polémiques

Malgré ses réussites, Noël Le Graët ne fait pas l’unanimité. Son style autoritaire et ses déclarations parfois maladroites créent des tensions. Son rapport aux joueurs, aux entraîneurs et aux instances est régulièrement critiqué.

En 2023, une enquête interne met en lumière des dysfonctionnements au sein de la FFF. Face à la pression médiatique et politique, il est contraint de démissionner. Cet épisode ternit son bilan, mais ne fait pas oublier ses apports au football français.

Noël Le Graët aura marqué l’histoire du football hexagonal par son influence et sa longévité. Son héritage est contrasté, entre succès indéniables et controverses marquantes. Une trajectoire qui ouvre la voie à une nouvelle ère pour la FFF et pose la question du futur leadership du football français.

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