En 2010, la Coupe du monde en Afrique du Sud a offert au monde un spectacle unique. Mais plus que les matchs, un son a marqué les esprits : celui des vuvuzelas.

Crédits : Caldwella
La Coupe du monde 2010 était une première historique pour le continent africain. L’Afrique du Sud, pays hôte, voulait offrir une expérience mémorable. Elle y est parvenue, mais pas seulement grâce au football. Dès le match d’ouverture, un bruit assourdissant s’est imposé dans les stades. Le bourdonnement continu des vuvuzelas a envahi les enceintes sportives et les écrans du monde entier. Certains y voyaient une ambiance unique, d’autres un vacarme insupportable. Retour sur un phénomène qui a marqué cette Coupe du monde et l’histoire du football.
Un symbole de la culture sud-africaine
Les vuvuzelas ne sont pas apparues en 2010. En Afrique du Sud, elles faisaient déjà partie des tribunes locales. Cet instrument en plastique, long d’environ un mètre, produit un son puissant lorsqu’on souffle dedans. Son origine reste débattue, mais certains estiment qu’il s’inspire de cornes utilisées par les tribus africaines pour rassembler les communautés. Avant la Coupe du monde, il était déjà courant de l’entendre lors des matchs de championnat local.
Les organisateurs du tournoi ont rapidement vu en cet objet un symbole de la culture sud-africaine. Ils ont encouragé son utilisation pour donner une identité unique à cette Coupe du monde. Mais personne n’avait anticipé l’impact sonore qu’auraient des milliers de vuvuzelas jouées en même temps.
Un bruit qui divise le monde du football
Dès les premiers matchs, le son des vuvuzelas devient un sujet de débat. Sur le terrain, les joueurs se plaignent de ne plus entendre leurs coéquipiers. Les entraîneurs peinent à donner des consignes. Les diffuseurs télévisés reçoivent des milliers de plaintes. Les spectateurs devant leur écran ont l’impression d’entendre un essaim d’abeilles géant en permanence.
Certains joueurs, comme Lionel Messi et Cristiano Ronaldo, expriment leur frustration. Ils dénoncent un bruit trop fort qui empêche la concentration. D’autres, à l’inverse, saluent l’ambiance unique créée par cet instrument. Les supporters sud-africains, eux, défendent leur tradition. Pour eux, les vuvuzelas sont une façon d’encourager leur équipe et de célébrer leur culture.
Une expérience sonore sans précédent
Jamais une Coupe du monde n’avait connu un tel phénomène. Les organisateurs tentent d’apporter des solutions. Ils envisagent un volume sonore réduit dans les stades, mais contrôler des milliers de supporters est impossible. Certaines chaînes de télévision modifient leurs réglages audio pour atténuer le bruit.
Des études scientifiques confirment la puissance sonore des vuvuzelas. Elles peuvent atteindre 127 décibels, soit plus qu’une tronçonneuse ou un avion au décollage. Ce niveau sonore prolongé peut entraîner des troubles auditifs. Certains médecins recommandent aux spectateurs de porter des bouchons d’oreilles.
L’interdiction après la Coupe du monde
Après le tournoi, plusieurs ligues de football prennent des mesures. La FIFA interdit les vuvuzelas dans les compétitions internationales. La Premier League anglaise et la Liga espagnole interdisent leur utilisation dans les stades. Même certains clubs sud-africains limitent leur présence lors des matchs.
L’UEFA, organisatrice des compétitions européennes, justifie cette interdiction en évoquant des risques pour la communication entre joueurs et arbitres. Le football mondial tourne la page de cet instrument bruyant, mais son souvenir reste intact.
Un héritage sonore inoubliable
La Coupe du monde 2010 restera celle des vuvuzelas. Cet objet a transformé l’ambiance des stades comme jamais auparavant. Malgré les critiques, il a permis de donner une identité forte au tournoi.
Aujourd’hui, d’autres compétitions cherchent à marquer les esprits par leur ambiance unique. La Coupe du monde 2022 a-t-elle réussi à créer un symbole aussi fort que les vuvuzelas ?
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